Le chemin d’aide au commerce: le cuir éthiopien attire les hommes d’affaires canadiens

Les femmes travaillent dans l’usine de cuir de ELICO à Addis-Abeba pour ajouter des détails de conception sur les sacs en cuirBrook Debebe n’est pas un homme d’affaires ordinaire. Diplomate de carrière, et ancien ambassadeur d’Éthiopie en Belgique, Brook soutient désormais son pays d’une autre manière. Il est le directeur général d’Ethio-Leather Industry (ELICO). Créée en 1997, ELICO est une société d’articles de maroquinerie qui gère trois unités de production à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. ELICO a été créé en vue d’améliorer le niveau de vie des populations éthiopiennes. La société offre des emplois durables à plus de 30 fournisseurs locaux, qui fabriquent des peaux brutes, des chaussures, des ceintures, des sacs et des vestes en cuir d’excellente qualité.

Éthiopie produit le cuir depuis longtemps. Le pays a la population bovine la plus importante d’Afrique et occupe le 10e rang mondial. À l’instar de plusieurs pays en développement, l’Éthiopie applique actuellement une stratégie de croissance axée sur la diversification de sa gamme de produits d’exportation et l’augmentation de la production de produits à valeur ajoutée. Malgré les énormes possibilités qu’offre cette stratégie pour les produits en cuir, il est difficile de trouver des acheteurs étrangers. Face au ralentissement économique survenu en Europe, Brook savait qu’il devait étendre les ventes d’ELICO à de nouveaux marchés. Étant donné qu’elle exporte déjà vers les États-Unis, la société s’est tournée rapidement vers le Canada.

Dans le cadre de son Programme d’accès au marché canadien et de renforcement des capacités, TFO Canada, en collaboration avec l’ambassade éthiopienne, a organisé une mission commerciale pour des sociétés des produits et de chaussures en cuir à Toronto, à l’automne 2014. ELICO faisait partie d’un groupe d’exportateurs sélectionnés pour participer à cette mission commerciale. La mission de deux jours a commencé par une tournée des participants chez les détaillants pour leur permettre de mieux cerner les conditions du marché et la concurrence afférentes aux produits de cuir au Canada. Avec l’appui de l’associé de TFO Canada, Phil Zwibel, Brook a présenté les produits d’ELICO lors du Sommet des affaires Canada-Afrique 2014 et a participé à des rencontres interentreprises avec des acheteurs potentiels.

Résultats? ELICO a obtenu une commande de chaussures d’un montant de 100 000 $ auprès d’une société canadienne spécialisée dans la vente de chaussures confort. Brook recherche également deux clients potentiels pour apporter des vestes et des sacs en cuir au Canada. « J’ai participé aux rencontres interentreprises et je suis très satisfait du résultat, » a déclaré Brook à la fin de la mission.

Outre les contacts noués, Brook est rentré de la mission avec de nouvelles connaissances sur la façon de cibler les consommateurs de ses produits sur le marché canadien. Les recommandations faites par les acheteurs canadiens qu’il a rencontrés pendant la mission ont relancé les projets d’ELICO visant à ajouter plus de designs pour le marché intermédiaire et augmenter son offre de bottes en cuir pour répondre aux besoins du fameux long hiver canadien. « L’entrée sur le marché canadien nous permettra de recruter plus de travailleurs, » déclare Brook. Sa société cherche à ouvrir deux nouvelles usines dans les prochaines années en vue d’augmenter sa capacité de production de chaussures et de gants en cuir.

           

Pour ce pays qui est actuellement le plus grand bénéficiaire de l’aide étrangère canadienne, des sociétés telles que ELICO annoncent une nouvelle ère entre l’Éthiopie et le Canada. Le président éthiopien Mulatu Theshome a récemment désigné ELICO comme une des principales sociétés qui contribuent à transformer la relation d’antan mue par l’aide en une relation axée sur l’accroissement des possibilités économiques. Les importations canadiennes provenant d’Éthiopie ont fait un bon, passant de 18 millions de dollars en 2013 à plus de 25 millions de dollars en 2014. Même si ces chiffres restent en deçà de l’aide au développement d’un montant de 186 millions de dollars accordé par le Canada durant la même année, ils démontrent le changement qui est sur le point de se produire. À mesure que le Canada se rapproche de son objectif qui consiste à devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2025, TFO Canada poursuivra son travail auprès des exportateurs tels qu’ELICO en vue d’élargir leurs horizons au Canada.

« TFO Canada nous a aidés à nouer notre premier contact avec des acheteurs canadiens. J’ai bon espoir que nous finaliserons certains et pourquoi pas la totalité des contrats au cours des prochains mois. »