La Fed garde un œil sur les indicateurs

Ce nouveau ralentissement des prix à la consommation a entraîné une baisse du dollar, au plus bas en 16 mois face à l’euro, les cambistes estimant que le rythme actuel de l’inflation ouvre la possibilité de voir la Fed ne réaliser qu’une hausse de ses taux, lors de sa prochaine réunion, dans deux semaines.

Wall Street s’est également réjouie et restait orientée à la hausse à la mi-journée.

Tendance renforcée après la publication du Livre Beige de la Fed, qui a mis en avant une détente sur le marché de l’emploi, renforçant le sentiment « qu’un atterrissage en douceur est possible », selon l’analyste de LBBW Karl Healing, interrogé par l’AFP.

Cela laisse espérer au marché que « la hausse attendue en juillet sera la dernière », a-t-il ajouté.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a répété à plusieurs reprises ces dernières semaines qu’en l’état des données économiques d’alors, plusieurs hausses de taux étaient encore prévues, « au moins deux, possiblement d’affilée », avait-il notamment assuré lors d’une réunion des banquiers centraux à Sintra (Portugal), fin juin.

Un autre membre du comité monétaire de la Fed (FOMC), Austan Goolsbee, avait estimé le 7 juillet que « le consensus parmi la quasi-totalité des membres est que, cette année, nous aurons une ou deux hausses supplémentaires. Je ne vois rien pour le contredire ».

La Fed a cependant souligné régulièrement que ses prochaines hausses seraient basées sur l’analyse des données macro-économiques, et en particulier l’évolution d’un autre indice de l’inflation, le PCE, qu’elle privilégie.

« La Fed a déjà fait beaucoup : le marché du travail montre quelques signes de détentes, l’inflation ralentit et nous sommes toujours sur la trajectoire d’un atterrissage en douceur mais la marge est de plus en plus réduite et il va lui être difficile de poursuivre dans cette voie », a estimé le chef économiste d’Oxfords Economics, Ryan Sweet, interrogé par l’AFP.

En mai, l’indice PCE était tombé à 3,8 % mais l’inflation sous-jacente était encore à un niveau trop élevé, notamment dans les services, renforçant l’idée d’une hausse lors de la prochaine réunion de la Fed.

« L’inflation sous-jacente PCE reste très supérieure à la cible de la Fed. L’économie reste solide et les taux pas si élevés et surtout les principales hausses ont été réalisées il y a déjà un moment, la Fed doit donc faire plus », a pour sa part estimé sur Twitter Jason Furman, ancien président du Conseil économique national et professeur à Harvard.

La dernière en date, mi-juin, s’était soldée par une première pause dans l’enchaînement des hausses, après une dizaine d’augmentations consécutives de taux.”

*Publié par le site web lapresse.ca, le 12 juillet 2023