« Nous avons exporté 15 % de volume en plus par rapport à la saison dernière »
“La campagne de mangues dans le sud du Sénégal s’est achevée fin juin, tandis qu’elle se poursuit dans le centre et le nord du pays. Aminata Dominique Diouf, exportatrice de mangues sénégalaises, décrit une campagne réussie mais mouvementée.
« Au Domaine Agricole de Nema, nous avons écoulé tous nos stocks et terminé la campagne d’exportation le 20 juin, comme la plupart des exportateurs de la région sud. Après un processus de production compliqué, l’exportation a également été mouvementée, mais nous avons tout de même terminé la saison sur une bonne note. »
« En termes de production, nous avons eu des précipitations suffisantes, mais nous avons été perturbés par des problèmes phytosanitaires, à savoir les mouches des fruits », ajoute Aminata. Nous avons réussi à introduire de nouveaux engrais et produits de traitement sur une partie de nos surfaces, ce qui nous a permis d’augmenter les rendements de 15 %. »
Du côté de la commercialisation, la demande de mangues sénégalaises a été forte et stable. « Nous avons pu écouler toute notre production, grâce à une forte demande et à des récoltes de bonne qualité. Mais certaines complications nous ont obligés à chercher d’autres marchés. Dans le cadre de son plan de lutte contre les mouches des fruits, le gouvernement a introduit une taxe sur les exportations de mangues, à laquelle sont soumis aussi bien les producteurs que les exportateurs. De nombreux producteurs ont donc préféré vendre leurs récoltes sur le marché local afin d’éviter de payer cette taxe ».
« En conséquence, les exportations vers l’Europe ont été plus faibles que prévu, alors que les exportations vers les pays voisins tels que la Mauritanie et le Maroc ont été beaucoup plus importantes, car ils sont approvisionnés par les marchés traditionnels des « bana bana ». Les volumes exportés vers l’Europe sont allés en particulier vers la France, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie ».
La campagne d’exportation de mangues a également été perturbée par les manifestations, les barrages routiers et le couvre-feu qui ont eu lieu dans le pays en juin, selon l’exportateur. « Alors que nous fonctionnions à pleine capacité, les exportations ont été interrompues pendant quelques jours en raison des événements survenus dans le pays. Nous n’étions pas particulièrement inquiets, car il n’était dans l’intérêt de personne que l’économie soit paralysée. Nous avons simplement attendu que le calme revienne pour relancer les exportations ».
L’évaluation de la saison par Aminata est « globalement positive et prometteuse. Nous sommes satisfaits des nouveaux engrais que nous avons testés cette année. Nous avons enregistré une phase de floraison très réussie. Nous allons donc les adopter pour toutes nos zones l’année prochaine, ce qui signifie que nous aurons plus de rendement et de volume. »
En ce qui concerne les marchés, Aminata annonce son intention de faire plus d’affaires avec les pays de la région. « Nous avons intensifié nos efforts pour approcher le marché marocain. Nous avons effectué plusieurs visites et rencontré des importateurs marocains, et nous sommes sur la bonne voie pour faire plus d’affaires avec ce marché très intéressant. Nous continuons également à renforcer notre position sur nos marchés établis en Europe occidentale ».
« Notre plus grande préoccupation pour la saison prochaine est la question de la taxe sur les mouches des fruits. Le gouvernement a promis de rouvrir les discussions sur ce sujet à la fin de la campagne dans le reste du pays, et nous verrons ce qui se passera. »”
*Publié par le site web freshplaza.fr, le 18 juillet 2023