“En Allemagne, l’offre de mangues est toujours limitée, entraînant des prix élevés, en particulier en raison des difficultés rencontrées dans les régions sources, avec notamment de lourdes pertes de récolte au Pérou dues à El Niño, affectant le développement de la floraison. En Italie, on observe une diminution du nombre d’acheteurs de mangues. Cela contribue à ralentir le commerce et à maintenir des prix élevés qui persistent encore. L’Espagne a connu une fin précoce de la saison des mangues, avec des volumes réduits de 30 % et des complications sur le marché en raison des prix élevés et de l’augmentation des stocks brésiliens. L’Afrique du Sud prévoit une bonne année pour les mangues. Elle pourrait exporter davantage vers l’UE et le Moyen-Orient en raison du vide laissé par la récolte réduite du Pérou. En Amérique du Nord, l’offre sporadique de mangues et les retards d’expédition affectent les prix. Une augmentation des prix est attendue dans un avenir proche. Au Pérou, la situation est catastrophique, avec une baisse de volume de 80 %, des problèmes météorologiques et la concurrence du Brésil, dont les prix sont plus bas. Enfin, au Brésil, bien que la demande de mangues soit accrue, l’offre reste limitée en raison de la chaleur, impactant les volumes disponibles à l’exportation.
Allemagne : prix élevés en raison de la pénurie de mangues
La situation de l’offre de mangues reste particulièrement tendue. « À court terme, le marché européen s’est quelque peu assoupli avec les prix actuels, mais les défis à relever au niveau des pays d’origine sont toujours aussi importants. Cela deviendra manifeste au tournant de l’année, dès que la saison péruvienne commencera. En raison d’El Niño, les fleurs du nord n’ont pas pu se développer correctement, ce qui entraînera de considérables pertes de récolte. Il en va de même pour le sud, même si l’on ne s’attend pas à une situation aussi extrême », explique un importateur de fruits.
La saison actuelle au Brésil est également caractérisée par des défis majeurs, tels que les retards d’expédition et l’augmentation des exportations vers les États-Unis. En raison des goulets d’étranglement qui en résultent, des variétés secondaires telles que la Palmer sont de plus en plus commercialisées en plus des mangues classiques Kent et Keith.
Italie : « Novembre noir » pour la consommation
La mangue est l’un des fruits exotiques les plus connus et les plus répandus chez les Italiens. Toutefois, l’achat de mangues reste un marché de niche qui, au cours de l’année se terminant en septembre 2023, a vu le nombre d’acheteurs diminuer (plus de 3,5 millions de ménages au total selon les données du panel GfK), probablement dans le but de faire des économies.
Il y a encore un mois, les prix des mangues importées par voie maritime étaient particulièrement élevés, quelles que soient l’origine et la variété. Depuis la semaine dernière en particulier, le commerce s’est considérablement ralenti. « C’est un mois de novembre noir pour la consommation », déclare un grossiste du nord de l’Italie. « Par rapport aux années précédentes, le pouvoir d’achat des consommateurs a changé, mais cela concerne tous les produits, et pas seulement les mangues. Lorsque le marché se fige de la sorte, il est évident que ce sont les produits considérés comme superflus qui en pâtissent le plus. En Italie, la mangue est considérée comme une denrée superflue. »
La situation est similaire pour les mangues importées par avion. « La campagne péruvienne a commencé. Les prix de départ semblent extrêmement élevés pour la variété Kent. Des produits brésiliens sont également disponibles sur le marché à un prix inférieur, si bien que la mangue péruvienne est quelque peu sous pression en ce moment. Il faut espérer que la situation évoluera à l’approche des fêtes de fin d’année, en particulier après le 8 décembre. »
Espagne : la saison se termine avec un mois d’avance, 30 % de volumes en moins
La saison espagnole de la mangue s’est achevée presque un mois plus tôt que d’habitude, après avoir commencé environ trois semaines plus tôt. Elle a enregistré des volumes inférieurs d’environ 30 % à ceux de l’année précédente. Osteen, la variété la plus cultivée en Espagne, a connu une baisse de production de 70 %, tandis que la récolte de la variété tardive Keitt a été réduite de 30 %. Cette baisse significative de la production est due à une mauvaise floraison causée par les températures élevées du printemps et de l’été, mais aussi à une année creuse pour les manguiers après deux saisons de pleine production.
L’année a donc été favorable pour les mangues brésiliennes, qui dominent toujours le marché européen en fournissant principalement des mangues Palmer à l’Espagne. Depuis la fin de la saison espagnole, le marché de la mangue a été difficile, avec un traitement élevé et des ventes plus faibles. La demande a chuté au cours des deux dernières semaines, les stocks brésiliens ayant augmenté en Europe. Par ailleurs, la saison péruvienne commencera un mois plus tard cette année. Normalement, elle démarre au début du mois de décembre. Cependant, cette année, elle commencera à la fin du mois de décembre, ce qui entraînera une baisse brutale des volumes, en particulier dans la région de Lambayeque, où l’on s’attend à ce que la récolte chute de 80 % par rapport à l’année dernière. Quelques arrivages de fret aérien en Espagne se font actuellement à des prix très élevés. Les importateurs espagnols s’attendent à un déficit de production à partir de la fin du mois de décembre, car le Brésil n’a pas planifié ses récoltes pour l’hiver en Europe, en raison de l’incompatibilité avec le Pérou. Ce ne sera toutefois pas le cas cette année, étant donné la faible production péruvienne attendue. Les prix des avocats péruviens sont déjà exceptionnellement élevés côté champs.
Afrique du Sud : les exportations pourraient bénéficier du vide laissé par le Pérou
Les prévisions font état d’une bonne année pour les mangues, voire d’une année supérieure à la moyenne, au cours de laquelle l’Afrique du Sud exportera davantage vers l’UE et le Moyen-Orient, grâce au vide laissé par la faible récolte de mangues du Pérou. Le pays connaît des températures très élevées qui pourraient favoriser les coups de soleil.
Aucune estimation officielle de la récolte de mangues n’a encore été faite pour l’Afrique du Sud.
La récolte a lieu dix à quatorze jours plus tard. On trouve quelques Tommy Atkins sur le marché ; les disponibilités sont légèrement inférieures, car la chaleur a affecté la nouaison sur ce cultivar. Les récoltes des autres cultivars semblent abondantes.
La récolte de mangues péruviennes est en net recul, ce qui donne à l’Afrique du Sud l’occasion de regagner en Europe une partie de l’espace qu’elle occupait auparavant dans le secteur des mangues. Les exportations vers l’UE et le Moyen-Orient commenceront juste avant Noël avec la variété Tommy Atkins.
Amérique du Nord : augmentation possible des prix de la mangue dans un avenir proche
L’offre de mangues aux États-Unis a été irrégulière en raison des retards. L’année dernière, à la même époque, l’offre de mangues était plus abondante et plus régulière.
Les mangues Tommy Atkins, Ataulfos, Keitts et Kent en provenance du Brésil, de l’Équateur et du Pérou sont actuellement expédiées depuis l’étranger. Ces régions sont toutes touchées par El Niño. Les conditions de croissance n’y sont donc pas optimales. De plus, la saison a commencé tardivement en raison de l’absence de floraison des arbres. Toutefois, la saison se terminera probablement à peu près au même moment, mais plus lentement et avec un faible volume.
En ce qui concerne la demande, les promotions sur la mangue sont toujours en place, même si de nombreux articles concurrents se retrouvent sur les étals pendant les fêtes. Quant aux prix, ils étaient plus élevés il y a quelques semaines. Toutefois, à l’occasion de l’Action de gâce (Thanksgiving) aux États-Unis, l’offre a augmenté et les prix ont baissé. On s’attend à ce qu’ils augmentent à nouveau dans une dizaine de jours compte tenu de la diminution du volume.
Quant à l’avenir, la saison mexicaine commencera sous peu et les rapports indiquent que la floraison a été bonne pour la région du sud qui débute.
Pérou : baisse du volume attendue de 80 %
La situation des mangues au Pérou cette année a été dramatique. Un exportateur du pays a commenté : « Bien que l’on s’attende à ce que le volume de fruits de cette campagne chute de 80 % en raison des conditions météorologiques, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir le volume. »
Les volumes destinés à la Chine et au reste de l’Asie, ainsi qu’à d’autres marchés, sont particulièrement faibles. Les mangues péruviennes sont également en concurrence avec les prix plus bas des mangues brésiliennes, a indiqué l’exportateur. La saison a commencé plus tard. La floraison n’est pas particulièrement avancée dans les champs et les producteurs et exportateurs affirment que les prix des intrants sont très élevés avec une demande qui n’est pas à la hauteur des espérances.
Un autre producteur-exportateur a déclaré que sa première cargaison de mangues Edward avait été un véritable défi. En raison de l’absence de floraison et du peu de fruits sur les manguiers, ils ont dû récolter des lots plus petits avec moins de travailleurs. Cependant, ils doivent supporter les mêmes coûts élevés. Les producteurs péruviens espèrent simplement que les marchés les paieront suffisamment pour couvrir les frais plus élevés.
Brésil : offre limitée de mangues en raison de la chaleur
Les exportations brésiliennes de mangues Kent et Palmer ainsi que d’autres variétés ont battu leur plein au cours des deux dernières semaines, avec des prix inférieurs à ceux du Pérou sur certains marchés. Les expéditions brésiliennes de la semaine 47 vers le marché américain ont suscité un vif intérêt. Les prix sont restés élevés et la demande a été forte, tant sur le marché intérieur qu’à l’exportation. Toutefois, l’offre est actuellement limitée, les volumes disponibles étant plus faibles en raison de la chaleur qui règne au Brésil.
Un exportateur brésilien explique que le marché américain a connu une demande accrue en raison de la faiblesse de l’offre dans d’autres pays fournisseurs. Alors qu’il expédie habituellement ses produits aux États-Unis depuis le Brésil jusqu’à la semaine 42, il a prolongé ses expéditions jusqu’à la semaine 46 pour profiter des prix plus élevés et répondre à la demande, compte tenu de la fermeté des prix et de la demande massive. D’autres exportateurs brésiliens continuent d’expédier des produits vers les États-Unis, le marché restant bien orienté.”
*Publié par le site web freshplaza.fr, le 1 décembre 2023