Tous les jours depuis la fin décembre 2020, Yacouba Zango fait le même détour. Entre les champs et sa maison, ce planteur passe par le magasin de stockage de Kragui, dans l’espoir de découvrir que son cacao est enfin parti vers les coopératives. Las. Dans ce village cacaoyer de l’ouest ivoirien, les fèves brunes s’amoncellent et il n’y a même plus assez de sacs de jute pour les ranger. « Le cacao dort ici, ça veut dire que personne ne l’achète. Je ne gagne rien. Je peux tenir encore deux mois mais après, je n’aurai plus rien pour l’école et les soins de mes quatre enfants », se désespère Yacouba Zango