Izza Aït Ammi Mouh, comme les cueilleuses de son équipe, gagne 3 dirhams (environ 0,28 euro) pour chaque kilo de roses ramassées à la main, avant la distillation en eau florale ou en huile essentielle, précieux extrait vendu au Maroc jusqu’à 15 000 euros le kilo. « On gagne juste de quoi vivre », souffle-t-elle, mains gantées contre les épines, tête couverte contre le chaud soleil printanier de la « vallée des roses », dans le sud du royaume.
La récolte commence à l’aube, il faut environ six heures pour remplir les gros sacs que les femmes transportent sur leur tête jusqu’à la pesée. Mais Izza, une Berbère âgée d’« environ 40 ans » – elle ignore son âge exact et ne sait pas épeler son nom – ne se plaint pas. Ce travail saisonnier lui permet de « nourrir sa famille de cinq personnes » grâce aux 20 kg récoltés chaque jour pendant la floraison, qui dure environ un mois.