Gestion de la logistique des aliments transformés et importance de l’étiquetage
Par Arnon Melo – Président, Mellohawks Logistics
“Dans l’industrie alimentaire mondialisée actuelle, les aliments transformés jouent un rôle important pour répondre aux demandes des consommateurs du monde entier. Des produits en conserve aux repas surgelés, les aliments transformés offrent de la commodité, une stabilité de conservation et des prix générallement plus bas. Cependant, derrière cette commodité se cache un réseau complexe de défis en matière d’étiquetage et de logistique que l’industrie doit surmonter pour garantir la sécurité des consommateurs et la conformité réglementaire. La gestion de la chaîne d’approvisionnement des aliments transformés implique une coordination de plusieurs étapes, depuis l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la livraison des produits finis aux détaillants. Avec des ingrédients périssables et des calendriers de production serrés, toute perturbation peut entraîner des retards ou des pénuries, affectant la disponibilité des produits et la satisfaction des consommateurs. Pendant la pandémie, ces perturbations sont devenues encore plus chaotiques et complexes, provoquant une montée en flèche des prix de la logistique qui a été répercutée sur le consommateur final. Même si la pandémie est terminée et que les coûts logistiques ont diminué, des perturbations causées par la guerre et l’incertitude politique peuvent encore survenir dans de nombreuses régions du monde.
La mise en œuvre de systèmes de gestion des stocks et l’adoption des pratiques Lean peuvent rationaliser les opérations et améliorer la rentabilité. Il faut également choisir le bon partenaire logistique qui pourra vous aider à structurer et à optimiser les chaînes d’approvisionnement et les itinéraires. L’établissement d’une relation solide avec les fournisseurs et la négociation de conditions favorables peuvent aider les PME à obtenir des prix compétitifs pour les matières premières et les emballages. L’exploration de fournisseurs alternatifs et d’options d’achat en gros peut réduire davantage les coûts d’approvisionnement. Je continue d’insister sur l’importance du réseautage et de l’établissement de relations au sein de votre chaîne d’approvisionnement car l’optimisation des itinéraires de transport et la consolidation des expéditions peuvent contribuer à minimiser les coûts de transport et à réduire les émissions de carbone.
Lors de la sélection de partenaires pour la logistique et le transport, les PME doivent donner la priorité à la fiabilité et à la réputation. Effectuer une vérification approfondie des antécédents, demander des références et évaluer les performances passées pourra vous aider à identifier des partenaires dignes de confiance capables de respecter les délais de livraison. Au Canada, nous avons la chance de compter sur l’Association des Transitaires Internationaux Canadiens ATIC (www.ciffa.com). Depuis 75 ans, l’ATIC est la voix de la chaîne d’approvisionnement au Canada et à l’étranger, offrant une liste de transitaires, de courtiers en fret, de courtiers en douane, d’exploitants d’entrepôt ou d’opérateurs de factage pour aider les importateurs et les exportateurs à naviguer dans la complexité des chaînes d’approvisionnement. Selon la nature de leurs produits, les PME peuvent bénéficier d’un partenariat avec des prestataires logistiques possédant une expertise dans la manipulation de marchandises périssables ou des besoins d’emballage spécialisés. Les prestataires logistiques peuvent tirer parti de solutions technologiques telles que des systèmes de suivi en temps réel et d’un système de gestion des stocks qui peuvent améliorer la visibilité et la transparence tout au long de la chaîne d’approvisionnement. L’intégration de la technologie peut améliorer la communication, minimiser les erreurs et optimiser l’utilisation des ressources. En collaborant avec des partenaires qui comprennent les besoins uniques de l’industrie agroalimentaire les risques pourront être atténués et le bon fonctionnement des opérations sera garantit.
Les PME doivent se tenir au courant des changements législatifs et des mises à jour réglementaires qui peuvent avoir un impact sur la logistique, l’étiquetage et le processus d’importation et d’exportation des aliments transformés. Pour s’adapter efficacement aux exigences de conformité, les PME peuvent s’abonner aux newsletters de l’industrie, assister à des séminaires et demander conseil à des experts en réglementation. L’information est un outil crucial. Fournir des informations nutritionnelles précises et complètes sur les étiquettes des aliments aide les consommateurs à faire des choix éclairés. Cependant, il n’est pas toujours facile de déterminer le contenu nutritionnel des aliments transformés en raison des variations dans les recettes, de la taille des portions et des méthodes de transformation. Sans compter qu’il faut suivre l’évolution des directives et des exigences nutritionnelles.
Au Canada, les produits alimentaires ne peuvent arriver et être importés que si les directives d’étiquetage obligatoires de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) sont respectées. Pour éviter tout retard au dédouanement, les produits alimentaires doivent quitter le pays d’origine et arriver au Canada avec une étiquette nutritionnelle appropriée, qui doit être rédigée en anglais et en français. Aucun produit alimentaire ne pourra être étiqueté après son arrivée au Canada et dédouané par les douanes canadiennes, ce qui était le cas avant 2019.
Je suggère donc aux PME d’investir dans la formation et l’éducation. Pour améliorer la conformité et l’efficacité opérationnelle, offrez à vos employés une formation continue sur les protocoles de sécurité alimentaire, les réglementations en matière d’étiquetage et les meilleures pratiques en matière de logistique. La collaboration avec des pairs du secteur, des associations professionnelles et des organismes de réglementation peut fournir aux PME des informations, des ressources et des réseaux de soutien précieux pour surmonter les défis communs et rester compétitives. L’adoption de pratiques durables correspond non seulement aux préférences des consommateurs, mais peut également entraîner des économies de coûts et une efficacité opérationnelle. Les PME peuvent explorer les opportunités de réduire les déchets d’emballage, d’optimiser la consommation d’énergie et de minimiser l’empreinte carbone tout au long de leur chaîne d’approvisionnement.
Les PME du secteur des aliments transformés sont confrontées à d’innombrables défis en matière de logistique et d’étiquetage, mais grâce à une planification stratégique, des partenariats et une approche proactive en matière de conformité, elles peuvent surmonter ces complexités et prospérer sur le marché. En se concentrant sur la gestion des coûts, en sélectionnant des partenaires logistiques fiables, en se tenant informées des changements législatifs et en adoptant l’innovation, les PME pourront se positionner pour réussir et croître à long terme, non seulement au Canada mais à l’étranger.”