Au Canada, l’inflation accentue l’isolement des personnes âgées
Au Canada, l’inflation accentue l’isolement des personnes âgées

“Déjà confrontés à la solitude et à l’isolement, les aînés canadiens subissent également les conséquences de l’inflation au point qu’en Alberta, par exemple, certains d’entre eux disent avoir été contraints de renoncer à des plaisirs simples de la vie, dont des activités physiques payantes.

C’est le cas d’Azim Jeraj de Sherwood Park. Du fait de la hausse du coût de l’épicerie, des services publics et des médicaments, l’homme de 69 ans a dû annuler son abonnement au centre d’entraînement physique et opter pour une autre activité qui ne lui coûte pas un cent.

« J’ai rejoint un groupe de cyclistes de mon âge. Je fais du vélo avec eux deux fois par semaine, et cela ne coûte rien. Vous trouvez des choses comme ça à faire. Vous cherchez constamment des choses qui ne coûtent pas très cher. »

— Une citation de  Azim Jeraz, Sherwood Park

Comme lui, Dorothy Bagan, qui vit seule chez elle à Calgary, subit aussi les effets de la crise. À 74 ans, elle a annulé son téléphone cellulaire, réduit son bouquet de chaînes de télévision, et limité ses achats à l’épicerie.

Dans un contexte d’inflation que le pays n’a plus connu depuis près de 40 ans, les Canadiens sont nombreux à devoir faire des choix difficiles, en supprimant de leur quotidien certaines fioritures.

Isolement accru

En outre, l’isolement dont ils souffraient déjà s’est accru dans le sillage de la conjoncture économique. Selon les experts, celui-ci se produit souvent en raison d’une inflation élevée.

Des données de Statistique Canada indiquent que 27,9 % des aînés vivaient seuls en 2017-2018, comparativement à 14 % de la population générale.

Déjà confrontés à la solitude et à l’isolement, les aînés canadiens subissent également les conséquences de l’inflation au point qu’en Alberta, par exemple, certains d’entre eux disent avoir été contraints de renoncer à des plaisirs simples de la vie, dont des activités physiques payantes.

C’est le cas d’Azim Jeraj de Sherwood Park. Du fait de la hausse du coût de l’épicerie, des services publics et des médicaments, l’homme de 69 ans a dû annuler son abonnement au centre d’entraînement physique et opter pour une autre activité qui ne lui coûte pas un cent.

Comme lui, Dorothy Bagan, qui vit seule chez elle à Calgary, subit aussi les effets de la crise. À 74 ans, elle a annulé son téléphone cellulaire, réduit son bouquet de chaînes de télévision, et limité ses achats à l’épicerie.

Dans un contexte d’inflation que le pays n’a plus connu depuis près de 40 ans, les Canadiens sont nombreux à devoir faire des choix difficiles, en supprimant de leur quotidien certaines fioritures.

Cette situation n’est pas sans conséquence sur la santé mentale et physique de ce groupe d’âge.

L’isolement social chez les personnes âgées est à l’origine d’une détresse émotionnelle accrue, de la prévalence de la dépression, de l’augmentation des chutes, de l’utilisation des services de santé et de soutien et même des décès prématurés.

Lien de cause à effet avec la pression inflationniste

Se rendre en voiture à un service religieux, prendre le bus pour se rendre à un cours d’entraînement physique ou simplement rencontrer des amis autour d’un café coûte de l’argent, rappelle Laura Tamblyn Watts, PDG de CanAge, un organisme national de défense des aînés.

« Les gens ne pensent pas que l’isolement social est lié à des coûts inflationnistes. Nous pensons immédiatement que les gens ne pourront pas acheter de la nourriture, se loger, prendre leurs médicaments. Mais vous devez être connecté d’une manière ou d’une autre, et il y a des coûts à cela. »

— Une citation de  Laura Tamblyn Watts, de l’organisme CanAge

Or, note Mme Tamblyn, si les aînés n’ont pas les moyens d’accéder à Internet, ils ne peuvent pas se connecter avec leur famille; et s’ils n’ont pas les moyens d’acheter des prothèses auditives ou des lunettes, ils ont moins de capacité à interagir avec le monde.”

* Publié par le site web de Radio-Canada.ca, le 17 août 2022