Les entreprises canadiennes spécialisées dans les technologies numériques découvrent cette source proche pour leurs besoins en personnel

Plus de 36 000 nouveaux emplois dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC) ont été créés au cours de chacune des cinq années menant à 2017. Le marché du travail est avide de talents technologiques hautement spécialisés, comme en atteste le très faible taux de chômage. Toutefois, le Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), tout comme des employeurs de partout au Canada, continue de trouver qu’il y a « une lacune au niveau des compétences au sein de cette main-d’œuvre, de sorte qu’il manque souvent des candidats ayant l’ensemble de compétences, de qualifications et d’expérience que les employeurs exigent immédiatement ». Au Canada, les entreprises dans le milieu des technologies numériques ont trouvé une nouvelle façon d’avoir rapidement des équipes hautement qualifiées en se tournant vers le Costa Rica.

Devin Gauthier, Sandbox SoftwareDevin Gauthier, stratège d’affaires et partenaire fondateur de Sandbox Software Solutions, sait aussi que ce n’est pas facile d’avoir « les bonnes compétences au bon moment ». « En tant que petite entreprise, ce n’est pas évident de se faire connaître auprès des nouveaux diplômés. Pour trouver des talents, nous nous heurtons à la concurrence de nombreuses organisations plus grandes qui exercent un attrait naturel sur les étudiants. La rétention ne nous pose pas vraiment de problème. Il s’agit de trouver les bonnes compétences au bon moment pour soutenir la croissance de notre entreprise. »

La discussion à propos de la soi-disant « lacune au niveau des compétences » en TIC au Canada ne se borne pas aux simples chiffres, mais porte surtout sur la capacité des entreprises à saisir les occasions au bon moment. Et cela ne concerne pas que les entreprises de petite taille et en expansion. « J’ai entendu des pairs de grandes sociétés et d’organismes publics dire qu’ils ont du mal à combler les postes… que le recrutement prend du temps et qu’il ne s’agit pas des compétences qu’ils recherchaient, précise Devin Gauthier. Pour l’instant, nous prenons plus de temps pour former et soutenir ces personnes. »

L’expansion d’une entreprise de services logiciels à succès comme Sandbox exige un équilibre délicat pour maintenir une exploitation simplifiée et rentable tout en étant aussi réactifs que possible quand les clients appellent. « Il nous arrive d’avoir de la difficulté à réunir les effectifs pour un projet en l’espace d’un mois ou deux – c’est n’est tout simplement pas faisable. Il nous faut parfois quatre à six mois pour trouver la bonne ressource et le projet nous échappe entre-temps. On ne peut franchement pas accepter le contrat en sachant qu’on ne sera pas en mesure de respecter les échéances du client. C’est impensable. »

« Il s’agit de trouver les bonnes compétences au bon moment pour continuer à développer nos activités. »

image 1Quand PROCOMER, l’organisme chargé de la promotion du commerce au Costa Rica, a approché Sandbox pour rencontrer des sociétés de technologies numériques costaricaines par le biais du programme Porte d’accès au Costa Rica, l’entreprise ne s’était jamais tournée vers l’étranger pour trouver des services exportés répondant à ses besoins en matière de compétences. « Nous avons eu des clients qui l’ont fait dans des pays qui externalisent leurs services, expérience qui a lamentablement échoué. Il nous a fallu remettre les projets sur pied pour leur compte. La délocalisation s’est améliorée avec les années, mais il y a encore beaucoup de risques sur le plan technique en raison de la qualité des communications, des fuseaux horaires et des attentes. »

Le programme Porte d’accès, qui a été mis sur pied avec le soutien du Bureau de promotion du commerce Canada (TFO Canada), est conçu non seulement pour offrir une formation sur la préparation à exporter, mais aussi pour aider à faire les ultimes démarches en vue d’établir des contacts avec le marché canadien. Le président et le directeur des opérations de Sandbox ont été présentés à une brochette d’entreprises qui visitaient le sud de l’Ontario dans le cadre du programme Porte d’accès au Costa Rica, et leur approche prudente est rapidement devenue plus optimiste. « Le moment était parfaitement choisi. Quand nous avons été invités à rencontrer des compagnies costaricaines, il s’agissait de notre première exposition et nous sommes repartis très intéressés, indique Devin Gauthier. Porte d’accès a invité un de nos employés au Costa Rica pour rencontrer certaines de ces organisations, mais nous en avons envoyé deux autres, car nous savions que nous pouvions le faire. Et pendant que les entreprises costaricaines étaient ici, nous avons reçu un message positif et efficace. »

Le fait d’aller rencontrer des partenaires potentiels au Costa Rica, après un vol d’une durée similaire au trajet Toronto – Vancouver, mais avec moins de décalage horaire, a impressionné Devin Gauthier quant à la possibilité d’être plus réactif aux opportunités au pays. « C’était une excellente occasion de rencontrer les équipes, de les voir travailler et de constater qu’elles fonctionnent et traitent leurs employés de la même façon. » En plus de constater les compatibilités de la culture d’affaires des sociétés de TI qu’ils ont rencontrées, ils ont vu que le pays investit massivement dans l’éducation pour soutenir les industries technologiques. « … Le fait de constater que leur formation est d’un niveau similaire à celui auquel on s’attendrait ici, de voir leurs programmes et d’entendre des étudiants parler a instauré un niveau de confiance que certaines des options délocalisées dans le monde n’offrent pas. »

« Le message que nous avons reçu lors du passage des entreprises costaricaines s’est avéré positif et efficace. »

Les économies et la rentabilité sont des sources de motivation évidentes lorsqu’on se tourne vers le Costa Rica pour des services TI à contrat, mais il est peut-être tout aussi important de gérer le coût des occasions. « Nous devons de toute évidence dégager un bénéfice en travaillant avec un partenaire d’impartition. Nous sommes en train de négocier deux ressources à temps plein [au Costa Rica] pour ce qui finira par être une période indéterminée… l’équipe s’agrandit. Quand on fait le calcul… il n’y aura pas de grandes économies, mais le défi consiste à trouver la bonne personne dans un délai raisonnable. »

Au final, Devin Gauthier est convaincu que le Costa Rica est un ajout positif aux sources mondiales de talents numériques. « Le Costa Rica est un pôle technologique en évolution constante qui connaît une expansion rapide. Dans certains de leurs parcs d’innovation, c’est vraiment incroyable de voir ce qui existe déjà et est en train de se développer. Ils doivent promouvoir cela. J’ai déjà recommandé le Costa Rica à trois entreprises. »

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